mardi 1 septembre 2009

Le Parasol de l'Exposition 1900

...

Avant-projet qui ne fût pas réalisé, et on comprend pourquoi...
mais pourtant présenté comme un futur "clou de l'Exposition de 1900"



























Parmi les centaines de clous proposés pour l'Exposition de 1900, il en est un remarquable et pratique à la fois, réalisant le problème de l'utile joint à l'agréable, c'est le projet du Parasol de 1900, dû à l'initiative de madame Percha-Giverne, fabricante de cannes et de parapluies, 48, rue de Turbigo à Paris.

Ce parasol, qui est plutôt un parapluie, a été imaginé en vue de préserver les visiteurs de l'Exposition des intempéries de notre climat. Ce parapluie gigantesque couvrirait une étendue de 15,386 mètres carrés. Dans cet espace, on pourra sans peine organiser des fêtes qui auront à la foi tous les avantages du plein air et des salles closes.

Il aura cent mètre de hauteur et se composera d'une colonne creuse métallique de quarante mètres de diamètre à la base.

La couverture, c'est-à-dire le parapluie proprement dit, aura cent quarante mètres de diamètre et sera entièrement garni de verres multicolores, sous lesquels seront suspendus des milliers de lampes électriques, qui, la nuit, la rendront lumineuse.

Pour joindre l'agréable à l'utile, Mme Percha-Giverne a divisé l'intérieur du « manche » de son parasol en quatre étages, dont trois au-dessous de la couverture et un au-dessus.

Dans chacun des trois premiers étages seront aménagés des cafés, des concerts, des théâtres, etc.
Au quatrième, situé au sommet du monument, et qui se composera d'une vaste coupole mobile, tournant insensiblement au moyen des système fort ingénieux, sera installé un café-restaurant.

Les consommateurs, ainsi que les visiteurs pourront de la sorte jouir de l'immense panorama de l'exposition qui se déroulera sous leurs yeux jusqu'à l'horizon.

Des terrasses placées à chaque étage, à l'extérieur de la colonne, permettront également aux visiteurs de ces étages de jouir du spectacle.

Des ascenseurs nombreux et de confortables escaliers conduiront sans fatigue le public de la base au sommet.

Là, on pourra jouir, d'une admirable vue panoramique de l'exposition, et le plaisir ne sera pas troublé par les craintes de l'orage, la couverture de verre constituant un excellent préservatif contre la foudre.

Au reste, comme tout projet intéressant celui de Mme Percha-Giverne a été déjà mis en chanson par MM. J. M. Lacombe pour les paroles et Adolf Stanislas pour la musique. De cette chanson dédiée à M. Alfred Picard nous citerons la strophe suivante :
Rentiers, Capitalistes,
Pour augmenter leurs magots,
S'inscrivent tous sur nos listes,
En déposant leurs lingots,
Sur cette ombrelle parfaite
Ah ! Si j'avais une action !
Ma fortune serait faite...
C'est là ma seule ambition.

Ajoutons pour finir que Mme Percha-Giverne tient à la disposition de nos lecteurs un modèle réduit du Parasol de 1900, donc le dessin que nous reproduisons ici ne peut donner qu'une vague idée, et qu'elle leur fournira sur son projet toutes les explications qu'ils pourraient désirer.

Saint-Brice
Le Moniteur des Expositions
Organe de l'Exposition de 1900
3ème année – n°50 – du 1er au 15 mars 1899

Et si dessous, un petit montage qui nous permet de juger de l'énormité de ce parasol, ainsi que de la taille de la coupole de verre, d'un diamètre de 140 mètres !






Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire