mardi 18 septembre 2012

Le Pavillon de la Pologne, à l'Exposition des Arts décoratifs de 1925

Photo Gaël Limpalaer  http://vestiges-expositions.fr.gd/

Le weekend dernier, profitant des journées du Patrimoine, un bon ami a visité l'Ambassade de Pologne à Paris, et a découvert dans les jardins, un vestige de l'Exposition des Arts décoratifs de Paris en 1925. Il s'agit de la statue "Rytm" d'Henryk Kuna, qui était présentée dans le pavillon de la Pologne, au Cours-la-Reine, non loin de la place de la Concorde.



J'en profite donc pour apporter quelques informations complémentaires sur cette statue et ce pavillon, grâce à des informations provenant du magazine Art et Décoration en 1925 :

Au milieu de l'art des nations un peu trop uniformisé, je dirais presque standardisé par la vie moderne qui prend de plus en plus un caractère international, l'art polonais garde une fraîcheur et un couleur qui sont bien à lui.

Qu'il s'agisse du pavillon national polonais dressé sur le Cours-la-Reine, des intérieurs exposés aux Invalides, des produits de l'art populaire groupés à l'entresol du Grand Palais, des divers objets d'art rassemblés ici ou à la classe de l'Enseignement, on retrouve partout les marques profondes du génie d'une race qui, placée au point de croisement en Europe des influences orientales et occidentales, a su dégager de ces croisements un style particulier, un style proprement polonais.


Cour du Pavillon de la République Polonaise
Statue en marbre par Henri Kuna - Décoration murale par A. Jastrzebowski.

La Pologne a su le maintenir intact au cours de son histoire mouvementée et, depuis la guerre, on le voit sans danger subir les influences les plus modernes, celles-même du cubisme, sans rien perdre de sa saveur originelle.
Le pavillon national polonais est le meilleur exemple que l'on puisse donner de la manière dont se combinent et se fondent ces influences diverses.

Cour du Pavillon de la République Polonaise
Statue en marbre par Henri Kuna.


L'architecte Joseph Czakowski en a dessiné le plan hardi et l'a couronné de cette belle lanterne de fer et de verre qui dresse sa flèche à 23 mètres de hauteur et traduit les aspirations du pays vers la clarté, la lumière et l'indépendance.

La statue en marbre de Henri Kuna qui, dès le seuil, symbolise le rythme dans l'art, les vitraux de Joseph Mehoffer, destinés à la cathédrale de Varsovie, éclairant les deux salles latérales qui suivent le vestibule, la décoration du Salon d'honneur octogonal reposant sur de belles colonnes en bois de chêne sculpté, les peintures murales de Sophie Stryjenska qui a exprimé avec une magnifique intensité la vie polonaise se déroulant au travers des douze mois de l'année, les boiseries de cette salle exécutées par la fameuse école de Zapokane, enfin, le cabinet de travail et le salon conçus pour servir à un personnage officiel, avec son mobilier, ses bronzes, ses étoffes d'ameublement et de tenture, ses objets de cuivre (lampes et appliques) et ses tapisseries décoratives, tout cela constitue un parfait ensemble qui eût pu dispenser la Pologne de toute autre participation à l'Exposition.
Les tendances actuelles de son art s'y lisent clairement.


Pavillon de la République Polonaise
Architecture de Joseph Czajkowski - Peintures de Sophie Stryjenska.
Banc dessiné par Charles Sryjenski, exécuté par Martens et Daab - Parquet exécuté par Rudolph frères.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire