mercredi 28 janvier 2015

Expo 1900 Paris - Pavillon de la Serbie - Musée Ethnographie

Le Musée ethnographique Serbe

Le musée ethnographique du pavillon de la Serbie est un des coins les plus amusants et les plus pittoresques de l'Exposition.
Il est installé dans une des ailes du pavillon serbe; l'honneur en revient à M. Malkhasouny qui avait entrepris la tâche de l'organiser, et celle plus ardue de réunir les costumes, bijoux et objets divers qui y sont exposés.
Une quarantaine de magnifiques costumes serbes y sont disposés avec un art exquis et offerts à l'admiration du public.
Toutes les classes sociales et toutes les parties du pays y sont représentées.

M. Malkhasouny s'est attaché à faire connaître la vie et les mœurs du peuple serbe, il a su combiner chaque groupe de façon à en faire la synthèse d'une page d'histoire ou d'une légende.



Jeunes bourgeoises de Belgrade et vieillard apprenant à un enfant à jouer de la guzla.

Les costumes serbes sont très beaux. Parmi ceux qui font partie de cette collection, il en est quelques-uns d'anciens et d'une très grande valeur.
Dans quelques parties de la Serbie on a conservé presque sans altération l'ancienne dalmatique byzantine en velours brodé d'or, comme celle dont est revêtue une "bourgeoise serbe" du musée, dont le costume est du XVIIe siècle.

Un des plus jolis groupes est celui qui entoure la fontaine; c'est une évocation charmante des coutumes villageoises. Cette fontaine en plein champ est, en Serbie comme ailleurs, le rendez-vous quotidien de la jeunesse.
Les jeunes filles vont remplir là des cruches de forme antique et y rencontrent leurs amoureux qui deviennent souvent leurs fiancés.
Celles qui l'entourent en ce moment sont de riches paysannes, bien jolies sous leurs vêtements de soie groseille brodée d'or, leur boléro et leur petite calotte scintillante de sequins et de perles.


Villageoises Serbes à la fontaine.

Un autre coin du petit musée ressuscite un côté touchant des traditions et de l'histoire de la Serbie : un vieillard, la guzla à la main, enseignant à un enfant à chanter les gloires d'autrefois.
Ces Guzlas ont joué jadis un rôle important; le souvenir et le rêve de l'indépendance se conservera, grâce à eux, dans les cœurs.
Ils allaient, errant de village en village, hôtes toujours bienvenus, faisant, l'été, danser la jeunesse, sur la place, à l'ombre des arbres, la réunissant l'hiver autour de l'âtre hospitalier.

Les femmes de Belgrade n'ont pas encore abandonné leur costume national; nous voyons ici le costume actuel d'une dame de la bourgeoisie serbe : jupe de satin crème, brodée d'or, boléro de soie bleue et chemisette de gaze rose pâle, ensemble charmant et gracieux, complété par une petite coiffure brodée, de perle et d'or.

Les costumes des paysannes ressemblent à ceux des femmes russes : la même coiffure en diadème et les mêmes broderies.
Mais que ces couleurs brillantes et ces broderies doivent être belles sous le ciel bleu d'Orient qui leur a prêté un peu de son éclat.


Anciens costumes conservés depuis le XVIIe siècle dans certaines parties de la Serbie.

La Vie Illustrée, 1900.

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