mercredi 26 juin 2013

Le Vieux Bruxelles de l'Exposition de 1935

Nous avons pu le voir à de nombreuses reprises, les reconstitutions de vieilles villes dans les Expositions étaient très appréciées, dès les premières.

Un succès qu'on a jamais démenti, une façon de se replonger au cœur de nos vieilles villes, telle qu'elles se présentaient dans les temps jadis, telle qu'elles étaient avant les grands changements et modernisations de nos cités.

C'était dans la plupart des cas des reconstitutions ludiques, avec leur lot de commerces, d'échoppes, de restaurants et autres tavernes.

L'Exposition de 1935 à Bruxelles n'a pas échappé à la règle, et il s'agit là certainement l'une des plus complètes et des plus belles restitutions de ce type, que je vous invite à découvrir ici.

Situation de la reconstitution du Vieux-Bruxelles, au sud-est du site de l'Exposition de 1935.

Le Vieux-Bruxelles

Cette charmante petite ville réédifiée occupe trois hectares et demi d'un terrain accidenté, qu'emprisonnent des murs crénelés et des tours médiévales et que sillonnent des ruelles tortueuses égayées par le murmure des fontaines, la chanson d'une rivière, la frondaison des arbres et l'éclat des fleurs.

Là-bas, à ses extrémités, s'élève la Porte de Coudenberg, fière de protéger à nouveau le Palais de ses Rois.

Porte de Coudenberg
Toutes les constructions, grandes et petites, se composent d'une charpente en bois recouverte de plâtre : dans la grande salle du Palais des Ducs de Brabant il est entré environ 160 m3 de bois.

Le couvertures sont en ardoises ou en tuiles véritables; elles proviennent de démolitions et contribuent, pour une large part, à donner à l'ensemble le caractère de vraisemblance que l'on a cherché. Dans ce même but, la plus grande partie de l'ornementation et tous les parements des murs ont été moulés sur de vieilles briques, pierres ou motifs architecturaux de Bruxelles et du Brabant.

De nombreuses sources ont permis la création d'une petite rivière, rappelant les tronçons de la Senne qui traversaient la vieille ville et qui furent voûtés en 1870.

Mais énumérons les mille curiosités qui sollicitent notre vue. tout ce que le passé de la bonne ville a créé de plus harmonieux, de plus séduisant, de plus pittoresque, est ressuscité.

Avec ses places, ses rues, son église, ses maisons à pignons dentelés, ses guinguettes campagnardes, le Vieux-Bruxelles évoque très purement l'aspect au XVIIIe siècle. Eglise Saint-Jacques de Compostelle, Hôtel de Rubempré, Bailles de la Cour, rue d'Isabelle, résidence des ducs de Brabant, maison de Peterbrouck, chapelle de l'Abbaye de Coudenberg, vieille demeure patricienne d'Aschot-Croy, hôtel de la Cour des comptes, Maison de Toulouse, hôtel d'Hoogstraeten-Lalaing, Cour des Métiers, quai aux Poissons, tout, par l'architecture, la décoration, les vêtements et costumes, l'animation constante qui règne, rappelle le savoureux Bruxelles d'autrefois.

Place des Bailles - Eglise Saint-Jacques de Compostelle
Après avoir franchi la porte, du côté de la place Saint-Lambert, nous nous trouvons au Marché-aux-Cochons. Prenons à droite le Steenweg et la rue des Bouteiliers. Nous longeons ensuite un bras de la Senne pour aboutir dans le Rue Coudenberg qui conduit à l'admirable place des Bailles, où se dresse, dans son harmonieuse splendeur le Palais des Ducs de Brabant.

Dans le fond de la place, un théâtre a été édifié en plein air où, pendant toute la durée de l'Exposition, seront donnés des concerts populaires.

Toue le long du parcours que nous avons effectué, les vieilles maisons aux façades artistiques; les cafés et les restaurants aux enseignes alléchantes; les boutiques pittoresques se succèdent dans une variété infinie de lignes, de décorations et de nuances qui charment et séduisent le regard.


L'atmosphère même de la vie de la capitale au XVIIIe siècle est reconstituée avec une telle fidélité que le visiteur se sent véritablement imprégné par le passé et a l'illusion complète de vivre au sein des siècles révolus  : les soldats en costume du temps, les artisans, les boutiquiers semblent des personnages sortis vivants de l'Histoire.

Quant au Palais des Ducs de Brabant, il constitue une véritable synthèse des styles usités à Bruxelles. Derrière le Palais, un tir à l'arc et un tir à la perche sont le théâtre journalier de joutes animées.

Place des Bailles - Palais des Ducs de Brabant - Le Carillon
Par la rue d'Isabelle nous gagnons la Cour des Métiers qui nous ramène au Marché-aux-Cochons. Nous aurons, entre-temps, flâné dans les différents quartiers, aussi accueillants l'un que l'autre.

Notre voyage à travers la vieille cité aura été un enchantement, car nous n'aurons pas seulement admiré la reconstitution des demeures patriciennes et des maisons des artisans, des "hosteleries"  et des boutiques, mais nous aurons aussi véritablement vécu la vie de nos ancêtres, dans une atmosphère d'antan, les cortèges, les cavalcades, les danses ont défilé devant nos yeux, au milieu du bruit.

Montagne des Aveugles.
Signalons ici que, parmi les nombreuses attractions que le Vieux-Bruxelles réserve à ses visiteurs, figue l'admirable carillon, composé de 23 cloches, fondues par le maître Dumery, fondeur du célèbre carillon de Bruges. Les cloches sont d'un tracé impeccable et leur son est exceptionnellement pur.

Actionné mécaniquement, à l'aide d'un tambour, il se remonte automatiquement et sonne les heures et les demi-heures. En dehors du dispositif mécanique, les cloches sont reliées à un clavier sur lequel les carillonneurs exécutent des concerts de musique ancienne.

Nous quitterons le Vieux-Bruxelles en fredonnant la marche populaire écrite à son intention par Pierre Leemans et que nous aurons entendu retentir à tous les coins de rue, accompagnée du joyeux carillon égrenant sur la vieille cité la pluie de notes argentines.

Fontaine des Trois Fontaines.

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