Le Palais de l'Iran s'élevait dans un coin charmant de l'Exposition, au
centre du jardin des dahlias, près du Hall International, et des
pavillon de la Palestine et de l'Egypte, complétant avec eux une
synthèse de l'Orient légendaire et moderne à la fois. Cet édifice
s'inspirait d'un des monuments les plus célèbres de l'antiquité : le
palais de Darius à Persépolis. Au haut d'un large perron, des colonnes
portaient un sobre péristyle, décoré de lions ailés à face humaine. M.
Frankignoul, l'architecte chargé de la construction de ce palais, en
étudia les plans dans nos musées; il eut pour collaborateur M. René
Burgraeve.
Palais de l'Iran - Arch. M. Frankignoul. |
Dès l'entrée on était saisi par une atmosphère d'art et de luxe
délicats; aux murs et sur le sol, des tapis, répliques des tapis de
Perse les plus justement fameux. Parmi eux, une copie du tableau « la
Chasse », une des merveilles orientales du Musée du Louvre. Les
visiteurs admiraient la finesse, le fondu, le velouté de ces tissus
d'une étonnante finesse; l'un, de pure soie, était la merveille de cette
section.
Le Département de l'Industrie, en ces dernières années, a multiplié en
Iran les écoles professionnelles où l'on enseigne l'art de reproduire
les anciens tapis persans.
On voyait aussi dans ce pavillon des argenteries fines de Chiraz et
d'Ispahan : vases, coupes, bibelots, ciselés à la main avec un art
minutieux; les mêmes qualités distinguaient les cuivres repoussés, très
nombreux et très beaux. Les artisans iraniens ont repris en effet, les
traditions des vieux graveurs orientaux. D'immenses plateaux de cuivre
évoquaient les grands poètes persans, les anciens rois de l'Iran; puis,
c'étaient des scènes de chasse, des reproductions de tableaux célèbres,
de tapisseries. Des artistes avaient peint des fleurs, des animaux, des
visages hiératiques sur de légers candélabres et des chandeliers de
bois. D'autres avaient combiné la peinture et la dorure pour créer de
splendides couvertures de livres ou d'albums, des reliures du goût le
plus raffiné. D'autres encore, travaillant l'os et l'ivoire avec une
perfection héritée de longues générations d'artistes, en avaient fait
des ceintures, des bracelets, des objets illustrés de miniatures.
Salle intérieure du Palais de l'Iran. |
Les soies et les cotons imprimés, les tentures, les rideaux, les broderies d'Ispahan et de Recht, les tapis, le style du pavillon, la claire décoration des murailles, tout concourait à donner à la section persane, l'aspect d'un palais des Mille et une Nuits. Mais, d'autre part, on pouvait constater, en étudiant avec l'attention que méritait chacun d'eux, les compartiments occupés par les industries principales de l'Iran d'aujourd'hui : fruits secs, laines d'Astrakan, coton, peaux, etc., que ce pays très ancien, marche d'un pas résolu dans la voie du progrès.
Tel fut l'avis de tous les visiteurs et celui de S. M. le Roi Léopold III, qui aux derniers jours de juillet 1935, s'arrêta longuement au Pavillon de la Perse.
Le pavillon fut inauguré le 10 juillet 1935 par M. Gaffary, ministre de Perse à Bruxelles, et M. Ismailzade, commissaire général, qui reçurent sous le péristyle M. Van Isacker, ministre des Affaires Economiques, M. le comte van der Burch, MM. Ad. Max et Ch. Fonck. Un grand nombre de personnalités iraniennes et belges assistaient à la cérémonie.
M. Ismailzade insista sur la volonté de progrès de la Perse moderne. Il montra combien les relations belgo-persanes s'étaient multipliées et rappela que la réorganisation des douanes et des postes de l'Iran était l’œuvre de fonctionnaires belges.
Lettre rédigée par Hassan Ismailzade, commissaire général du pavillon de l'Iran. |
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