mardi 13 janvier 2015

Le Pavillon de Monaco à l'Exposition des Arts décoratifs de 1925 à Paris

Pavillon de la Principauté de Monaco - Julien Médecin, architecte - H. Février et J. Bouchon, décorateurs.

La Section Monégasque

Le pavillon national de la principauté de Monaco s'élève entre ceux de l'Autriche et de la Suède, dans les Champs-Élysées, au bord de la Seine. Son architecte, M. Médecin, lui a donné des lignes très simples, que n'inspire à proprement parler aucun caractère local. Néanmoins, par toutes sortes de détails ingénieux, il a su créer une atmosphère très significative.

C'est la côte méditerranéenne, avec sa pure lumière et son ardente végétation, c'est la mesure latine et c'est aussi l'élégance moderne de la résidence de luxe qu'évoque, pour le visiteur le moins prévenu, ce minuscule palais.

D'abord tout à l'entour s'allongent des plates bandes où, parmi les rocailles, le cactus et le figuier de Barbarie hérissent leurs dards, à côté de l'aloès, du yuca, et de l'agane. Et puis, sur la façade,  au-dessus de trois hautes portes en fer forgé d'Edgar Brandt, des sgraffittes de Joseph Bouchon figurent en leurs images largement tracées les fleurs de la Côte d'Azur et ses beaux fruits devant la mer aux flots paisibles.

Trois marches de marbre blanc et un perron aux dalles irrégulières bordé de grands vases de terre cuite de Laurent Saissi conduisent à l'intérieur. Des artistes et des artisans monegasques ou qui se sont fixés là-bas en ont réalisé la décoration.

Intérieur du pavillon de Monaco - J. Médecin, architecte - H. Février et J. Bouchon, décorateurs.



La salle principale, abondamment éclairée par un plafond vitré et par de larges baies latérales, voilées de soie bouton d'or, est toute revétue de reliefs de Chiavacci où sont stylisés les jeux des sportifs en villégiature, sur le dallage de marbre gris s'érigent deux curieuses vitrines ovales de Mugetti dont le corps pesant en chêne ciré dessine une série de courbes où s'inscrivent, à mi-hauteur, d'étroites niches triangulaires aux parois dorées.

Là reposent, protégés par des glaces, des flacons d'essences précieuses, des poteries discrètement colorées de Gaston Delapard, des bijoux finement oeuvrés d'Henri Dubret.

Au fond s'ouvre un petit salon qui, du sol au plafond, s'orne d'une fresque de Wéry. Librement, avec une verve réjouissante, le peintre a laissé courir son pinceau sur l'enduit, Il en est résulté des compositions harmonieuses aux tons chaleureux et qui célèbrent elles aussi le. pays du soleil: paysages méridionaux, maisonnette blanche, ciel bleu, amples feuillages, couples enlacés.

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